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 Sans doute ce choix du grès a-t-il été dicté par un souci d’économie 
					pour un bâtiment utilitaire à usage rustique, mais il n’en reste pas moins qu’il perpétue une industrie locale révolue
					qui a fourni toute l’architecture du pays de Fontainebleau, noble, bourgeoise et  paysanne, pendant des siècles, 
					à commencer par les parties les plus anciennes du château.  C’est également ce matériau qui confère à 
					l’architecture bellifontaine ce caractère spécifique à la fois noble et rustique dont les plus grands architectes, 
					parmi lesquels Serlio, ont tiré un parti magnifique sous la Renaissance.
 
 Quant à leur structure, elle allie la sobriété du modernisme et le classicisme des vastes  bâtiments  militaires
					ou conventuels dont les longs pans sont étayés par une série de jambes de force.
 
 Intéressantes également parce qu’elles répondent au besoin impérieux de Fontainebleau pour un centre culturel.  
					Avec ses grandes dimensions, ses baies latérales et des accès très larges aux deux extrémités,
					la possibilité d’une verrière centrale qui diffuserait sur toute sa longueur la lumière zénithale, cette double halle, 
					après avoir été un magasin à fourrage puis un dépôt de matériel, pourrait accéder à une nouvelle vie conforme 
					aux orientations de la ville, à ses besoins, et au prestige des lieux en devenant médiathèque, université d’été, 
					centre de congrès, de séminaires, d’exposition et de commerce d’art, un endroit prédestiné pour un 
					musée Rosa Bonheur.  L’aménagement d’une bibliothèque dans ces vastes volumes dont une bonne partie 
					des murs sont aveugles devrait également inspirer les architectes.  Ceci n’a pas échappé à l’architecte 
					Jean-Michel Wilmotte, “ fort impressionné par l’originalité de la halle au fourrage, percevant d’emblée la qualité 
					et le potentiel architectural d’un lieu si original. ” (La République 77, avril 2006).
 
 Cette activité culturelle proche de l’entrée du château rendrait ipso facto sa vocation de résidence hôtelière à 
					l’Hôtel Montpensier dont l’état d’abandon ne laisse pas d’inquiéter. Quant à la parcelle non construite,  
					elles pourraient constituer un espace paysager qui mettrait en valeur les halles restaurées.
 
 Ainsi ce lieu chargé d’histoire serait-il réinséré à la fois dans la vie de la cité et dans le  contexte économique 
					et culturel national et international.   Ainsi seraient respectés les abords immédiats du château classé
					‘Patrimoine Mondial de l’Humanité’.
 
 
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